30/07/2006
Du poète maudit (scénariste TV) à l'artiste contempora
Un parcours d'artiste du deuxième au troisième millénaire
Début : un froid matin de l'hiver 59, l'artiste naît au milieu d'un marécage. A l'avenir tous ses efforts tendront à s'entourer de suffisamment de liquide pour conserver le même niveau d'hydratation. Mer, encre, whisky, thé..., tout est bon dès lors que le liquide contient au moins 50% d'eau. Les autres 50% déterminent les différentes activités de l'artiste : voile, soirées (les siennes sont célèbres), écriture, photo, etc...
Juin 75 : à l'issue de son bac l'artiste aimerait s'inscrire aux Beaux-Arts. Malheureusement ses parents ont l'air de penser que c'est une filière réservée aux cancres. Elle s'inscrira en fac de maths...
77 : les années punk, enfin ! Le noir, le négatif et l'autodestruction remplacent avantageusement les fromages de chèvre faits main et les tissus à fleurettes. Pour se venger de l'interdiction parentale de faire de l'art, l'artiste s'intéresse au rock. Hélas elle est tout-à-fait ignorante en musique. Qu'à cela ne tienne, elle va devenir rock critic. Elle est pathologiquement timide (aujourd'hui on appelle ça phobies sociales), tant pis, elle fonce quand même !
Malgré donc une timidité pathologique (du genre il faut se mettre à fumer pour avoir le courage d'entrer dans un magasin) l'artiste, devenu rock critic pour la région brestoise, écrit le premier article un peu copieux sur Marquis de Sade, lors de son 3° ou 4° concert en 79. Le manager du groupe lui en aura une reconnaissance éternelle durant environ deux ans.
Parallèlement l'artiste dessinote (principalement des bateaux de guerre). Cela n'intéresse personne.
1982 : l'artiste arrive à Paris VI poursuivre un doctorat de mathématiques pures (théorie des graphes avec Claude Berge), doctorat poursuivi mais non rattrapé. En effet elle rencontre la chanteuse québéquoise Chantal Renaud, devenue bientôt scénariste parisienne, qui lui conseille de devenir également scénariste parisienne.
1992 : c'est chose faite avec le soap "Beaumanoir", une série d'Antenne 2 qui fit un tabac dans les maisons de retraite.
1994 : elle attaque le public des collèges avec une participation à "Seconde B", toujours sur la 2, puis "C'est Cool"
C'est dans ces années et sur ces séries qu'elle rencontre ses principaux camarades de jeu d'aujourd'hui dont Fabienne Lesieur qui lui ouvre le fabuleux univers de "Sous le Soleil"
Après sa participation à ces séries culte que sont "Seconde B" et "Sous le Soleil" l'artiste se rend compte que le scénariste de télévision n'est rien, mais alors moins que rien. C'est alors qu'à l'appel de Gérard Carré elle a l'occasion de participer à la création de l'US (union des Scénaristes, devenue aujourd'hui l'UGS, Union Guilde des Scénaristes) en compagnie de Joël Houssin, Alain Minier et très peu d'autres, du moins dans les tous premiers mois de l'existence du premier syndicat français de scénaristes. Après quelques nuits passées à refaire le monde autour d'une bouteille de champagne, Joël Houssin lui propose de collaborer à l'écriture d'une comédie policière qu'il est train de faire pour France 3 : "Ca commence à bien faire !". Une occasion pour elle de se glisser avec jubilation dans le savoureux univers houssinien. On se croirait revenu au temps de Prévert, déclare le directeur photo quand elle descend sur le tournage. Le film, interprèté par Maria Pacôme, Julien Guiomar, Zinedine Soualem... est diffusé à Noël 98.
Dans les dîners parisiens l'artiste est légèrement agacée par la sempiternelle réflexion des gens qui lui demandent ce qu'elle fait dans la vie : "Moi, je ne regarde jamais la télé !". Ben tiens... il suffit de voir l'audience des derniers matchs de la coupe du monde de foot...
L'artiste n'a pas de chance. Quand elle était mathématicienne, on lui disait d'un air pincé : "Moi, je n'ai jamais rien compris aux maths !". Les maths, c'est nul pour draguer, elle s'y attendait. La télé, ça n'a pas l'air mieux.
Mais voilà qu'elle rencontre Olivier Schulsynger (Plus belle la Vie) qui lui propose de publier des nouvelles dans sa revue littéraire "Rue Saint-Ambroise". Elle peut maintenant dire qu'elle est écrivain et taire son activité de scénariste télé. Elle n'en fera rien car, à la différence de certains, elle aime la fiction télévisuelle. La voilà d'ailleurs qui place un sujet sur la série "Louis la Brocante", ce qui ne l'empêche pas de participer à la revue d'art Neuf sur Neuf.L'artiste publie deux nouvelles dans "Rue Saint-Ambroise" : "Elle" ou l'amour désespéré d'un trisomique pour une autre pensionnaire du centre où il est hébergé et "Le Bébé d'Aldo" ou le désir d'un petit garçon de porter un bébé dans son ventre... on est loin de la télé qui préfère des sujets plus lisses. La série "Louis la Brocante" est un parfait exemple de sujets bien lisses mais l'artiste réussit à mener à bien "Louis et la Figurine d'Argile" avec quelques difficultés et l'aide précieuse de son directeur d'écriture Daniel Tonachella...
"La Figurine d'Argile" est-elle particulièrement choquante pour un programme télévisuel ? Assurément non mais atypique pour le public de France 3 qui ne se recrute pas précisément parmi les ados. Pourtant l'histoire de cette femme, Charlotte, qui se crucifie depuis vingt-cinq ans afin de se punir d'une faute qu'elle ne pourra jamais se pardonner, à savoir qu'elle a dénoncé à des parents particulièrement rigides l'homosexualité de son jeune frère, cette histoire trouve son public. Ce succès était d'ailleurs déjà prévisible lors de la projection aux professionnels qui avaient tous les yeux rouges en sortant de la salle : la grande qualité de l'interprétation de Laure Killing dans le rôle de Charlotte n'y est pas pour rien.
2003 : la diffusion de "Louis et la Figurine d'Argile" sur France 3 bat France 2 et TF1 ! C'est une satisfaction pour l'artiste et une satisfaction solitaire puisqu'en télévision les auteurs n'ont aucune importance et sont réputés interchangeables. Il n'y a donc aucune répercussion en cas de succès. Pas de sanction de l'échec non plus alors peut-être serait-il de mauvais goût de se plaindre.
A la même époque l'artiste évolue dans un groupe d'amis artistes qui, d'inspiration plutôt figurative, ont peu de chance de se faire une place dans l'art contemporain. Elle leur suggère de se faire appeler "LES NOUVEAUX RINGARDS". Voilà qui couperait l'herbe sous le pied de la critique ! Elle est assez contente de son idée et ne s'explique pas le regard noir que l'un de ces artistes lui lance en retour de son innocente suggestion. Tant pis. S'il doit y avoir un nouveau ringard, que ce soit elle.
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L'artiste, depuis longtemps dans l'écriture télévisuelle, croise par hasard le chemin de la radio. Le hasard a nom Yves Nilly, auteur de radio, de théâtre et de romans, à une époque administrateur radio à la SACD. Du coup l'artiste se retrouve en train d'écrire une pièce radiophonique pour les NUITS BLANCHES de Patrick Liegibel, petites comédies de 20 minutes que France Inter diffuse dans la nuit du vendredi au samedi vers 1h30 du matin...
Persuadée que personne dans son entourage (à l'exception de sa mère et d'une proche cousine qui vont mettre leur réveil pour l'occasion) ne va rester debout jusqu'à cette heure pour écouter sa pièce, l'artiste organise une "projection radio" chez elle. Malgré l'aridité supposée de la radio, cette soirée est un franc succès.
La pièce, "TOUS AUX ABRIS", met en scène deux vieux qui, un été de canicule, ne trouvent rien de mieux à faire que d'aller chercher un peu de fraîcheur dans la cave de leur immeuble... mais qui dit canicule dit soif et qui dit cave dit boutanches de rouge...
L'artiste s'étonne de ne recevoir aucune caisse de Château Margaux suite à la diffusion de "TOUS AUX ABRIS" en mars 2006. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir promotionné le dit produit...
"TOUS AUX ABRIS" interprêtée par Hervé Furic et Danièle Lebrun, l'inoubliable méchante dans Vidocq, cette série qui a enchanté l'enfance de toute une génération...
16:10 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : punk, rock, musique, brest, phobie sociale