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L'ARTISTE REVIENT A L'ART CONTEMPORAIN

En proposant à l'artiste, au vu d'une seule photo, d'exposer en juin dans son atelier, Josette Vigneau a contribué, en compagnie du téléphone portable et de l'imprimante multifonctions, à faire l'artiste.
Celle-ci en effet, s'était contentée, au temps de l'argentique, à prendre quelques photos de vacances où les vues d'arbres se découpant sur le ciel l'emportaient largement sur celles de ses compagnons de voyage, lesquels s'en plaignaient fort. Elle a aussi un rouleau entier consacré aux calvaires de sa commune et autres curiosité architecturales. Pour faire bonne mesure quelques photos de concert du temps où elle était rock critic et basta.
Cette nouvelle pratique lui ouvre des horizons et lui permet de faire des photos qui lui ressemblent.
Elle est myope, très myope et son téléphone peut prendre des photos de très très près... voilà qui tombe bien !
Elle craint la lumière, affectionne le noir, son téléphone peut prendre des photos dans le noir, avec juste l'éclairage d'une lampe rouge ! D'où des photos presque gothiques... c'est magique.
Sous les encouragements d'Eric Noirmain, pourtant peintre mais ne craignant manifestement guère la concurrence, l'artiste commence à photographier toutes les statuettes de qualités diverses présentes dans son salon.. D'une photo elle passe vite à une vingtaine de vues différentes, ce qui était le contrat avec Josette Vigneau, du fait de l'exigûité de l'espace d'exposition.
Le papier photo c'est bien mais un peu attendu. L'artiste commence à tirer ces différents clichés sur des matériaux qui traînent dans ses placards. Brusquement on passe de la photo à tout autre chose...les arts imprimés, peut-être...
Toute contente de son projet l'artiste annonce à une amie, épouse d'artiste, qu'elle va enfin pouvoir lui rendre la politesse et l'inviter à son tour à un vernissage... L'amie en question la regarde d'un air peiné en lui disant "Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi !". On est loin de l'enthousiasme d'Eric Noirmain.